Jean-Noël Irigoyen

Jean-Noël Irigoyen, né à Ainhice-Mongelos le 25 décembre 1895, cultivateur, est décédé le 25 mai 1983. Ses parents Jean Irigoyen et Marianne Indaburu, cultivateurs domiciliés à la ferme Idiondoa à Ainhice, ont eu quatre fils : Michel (1894-1916), Jean-Noël, Jean-Pierre (1898- ?), et Jean dit Nanez (1900- ?).

Parcours du soldat et du prisonnier de guerre

Engagé volontaire, le 17 décembre 1914, à quelques jours de fêter ses 19 ans il incorpore le 89e régiment d’Infanterie de Saint-Gaudens, puis le 2 juin 1915 le 14e régiment d’Infanterie et le 1er décembre 1915 le 97e régiment d’Infanterie.

Il est fait prisonnier le 4 septembre 1916 à Barleux (Bataille de la Somme) – il a alors à peine 20 ans et demi -. Il est interné au camp de Munster, puis à Merseburg en 1917, comme l'atteste le document du camp (P 71940) consultable parmi les archives historiques du Comité International de la Croix-Rouge.

Prisonnier de guerre jusqu’à la fin du conflit, il travaille le jour comme ouvrier agricole dans des fermes.
Le 1er août 1917, Jean-Noël est âgé de 21 ans et demi lorsqu’Hermann Urtel l’enregistre à la scierie de Stolberg, avec quatre labourdins (Antoine Suhas, Laurent Issuribehere, Pierre Labadie et Jean-Baptiste Mendiburu) travaillant eux aussi dans ce lieu. Le linguiste allemand, en échange de lui accorder la faveur de son choix, lui demande de traduire en basque la parabole de l’enfant prodigue. Jean-Noël traduit le texte biblique et obtient sa requête, c’est-à-dire changer de lieu de travail donc de ferme.

Parcours de vie après la guerre

Son frère aîné Michel, destiné à prendre la suite de l’exploitation familiale, meurt le 1er juin 1916 sur le champ de bataille de Landrecourt (Meuse) suite à ses blessures. De retour de captivité, Jean-Noël, second de la fratrie, prendra la succession de la ferme natale Idiondoa.

Jean-Noël gardera des séquelles de la guerre. Dès 1919, il est réformé temporairement par la Commission de Réforme de Bayonne pour "acuité visuelle de l’œil droit réduite à la perception lumineuse" (pension de 25% puis de 45%), réformé définitivement en 1929 et libéré de toute obligation militaire le 26 février 1940. Son fils Louis, chauffeur de profession, le conduisait à Bordeaux pour la visite de contrôle liée à sa pension de guerre. Ses enfants se souviennent d’un père à la santé fragile (problèmes pulmonaires).

De son mariage avec Gratienne Apesteguy de Jaxu (1900-1987) naîtront 6 enfants : Marianne (1923-?) qui deviendra religieuse, Jean-Pierre (1925-2017), Jean (1926-1992) prêtre, Louis (1929-….), Marie-Jeanne épouse Etcharren (1930-….) et Julien (1932-2011).

Autodidacte et de nature joviale, Jean-Noël aimait beaucoup lire, raconter des histoires et chanter lors des assemblées familiales et entre amis. Il a occupé la fonction de maire d’Ainhice pendant plusieurs mandats (une quarantaine d’années). Il est décédé à l'âge de 88 ans, le 25 mai 1983.

L'Institut culturel basque remercie vivement la famille pour son accueil chaleureux et les informations biographiques fournies, en particulier Marie-Jeanne Etcharren et Louis Irigoyen les enfants de Jean-Noël, ainsi que Maryvonne Erguy, Marie-Andrée Lespade et Guillaume Irigoyen ses petits-enfants.

Sources :

- Fiche d’enregistrement de la Commission phonographique prussienne © Lautarchiv, Humboldt-Universität zu Berlin (document consultable à l'ICB)

[en ligne]:

- Fiche du registre de recrutement militaire © Service départemental des Archives des Pyrénées-Atlantiques : http://earchives.le64.fr/archives-en-ligne/ark:/81221/r213303z6snkpk/f1?context=militaire::155511. Remarque : la famille a corrigé la date de naissance dont le jour est ici erroné.
- Liste des morts d'Ainhice-Mongelos pendant la guerre de 1914-1918 : https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/UD/FRAN_IR_051014/cvrwvtnsw4w-1k7b9tttkjaay
- Les archives de l’Agence Internationale des Prisonniers de Guerre 1914-1919 du Comité International de la Croix-Rouge : https://grandeguerre.icrc.org