Pierre Labadie

Pierre Labadie, né le 8 janvier 1891 à Hasparren, est décédé en Allemagne le 5 juillet 1918 au lazaret du camp de Sprottau.

Cultivateur, il est le fils majeur de Arnaud Labadie, laboureur né à Ayherre le 1er décembre 1872, et de Marie-Baptiste Pochelu, née à Hasparren le 22 juillet 1869, tous deux domiciliés à Hasparren et mariés le 29 octobre 1890.

Il s’est marié le 19 octobre 1909 avec Gratienne Durruty domiciliée à Hasparren. Veuve, Gratienne s'est remariée en 1920 avec Pierre Mouscardits. Elle est décédée en 1969, à l'âge de 81 ans.

Parcours du soldat et du prisonnier de guerre

Pierre Labadie est appelé à l’activité puis enrôlé au 49e régiment d’Infanterie à Bayonne le 10 octobre 1912.
Il est mobilisé et part à la guerre le 2 août 1914. Le soldat de 2e classe est porté disparu le 23 août 1914 au combat de Gozée (Belgique). Fait prisonnier, il est interné à Dülmen (Westphalie). Le camp de Dülmen est un camp de triage par lequel les prisonniers passent pour être dirigés soit vers d’autres camps, soit vers différents kommandos. Le document (P 71940), en ligne sur le site du Comité International de la Croix-Rouge, indique qu'il a été transféré de Münster à Merseburg en 1917.

La fiche du registre de recrutement militaire précise qu’il est porté blessé durant la première année du 23 août 1914 au 22 août 1915, puis en captivité du 23 août 1915 jusqu’à son décès, le 5 juillet 1918, au lazaret de Sprottau, camp situé en Silésie, au Sud-est de Francfort sur l'Oder, proche de la frontière Austro-hongroise, destiné aux tuberculeux.

La Commission phonographique prussienne l’a enregistré à Stolberg le 1er août 1917 avec notamment les prisonniers basques Antoine Suhas, Laurent Issuribehere, Jean-Noël Irigoyen et Jean-Baptiste Mendiburu.
Il lit la parabole du fils prodigue (en 3 extraits), ainsi que l’histoire de la confession d'un voleur.

Dans la fiche de renseignement que la Commission remplit à chaque enregistrement, outre les données biographiques (nom, prénom, date et lieu de naissance, religion, profession, degré de scolarité, etc.), Hermann Urtel note le lieu où se déroule l’enregistrement ("dans une chambre d’amis"). Il souligne que Pierre Labadie a été très peu scolarisé (deux ans d’école), qu’il est analphabète et qu’il ne sait donc ni lire ni écrire. Urtel note ceci "der sprecher ist ebenfalls analphabet. Starkere resonanz. Der text wird vorgeflüstert." ("le locuteur est également analphabète. Résonance plus forte. Le texte est murmuré."). Le texte qu’il prononce lui est donc "murmuré" comme cela a été le cas pour le luzien Jean-Baptiste Mendiburu, lui aussi illettré et enregistré le jour-même juste avant Pierre Labadie.

Onze mois plus tard, le 5 juillet 1918, il meurt  "des suites de maladie contractée en service" comme il est noté sur sa fiche d’identification sur le portail MémorialGenWeb. Il est inhumé (tombe 8007) à la Nécropole nationale des prisonniers de guerre français à Sarrebourg (Moselle). 

Dans l'historique du 49e régiment d'Infanterie pendant la guerre 1914-1918, le nom de Pierre Labadie apparait sur la liste des soldats de 2e classe tués ou morts des suites de leurs blessures, suivi de l'annotation "mort pour la France le 5 juillet 1918, P. G.".

Le nom de Pierre Labadie est désormais inscrit à jamais sur le marbre du monument aux morts de Hasparren, érigé pour perpétuer la mémoire des victimes de la terrible guerre.

Sources :

- Fiche d’enregistrement de la Commission phonographique prussienne © Lautarchiv, Humboldt-Universität zu Berlin (document consultable à l'ICB)

[en ligne] :

- © Service départemental des Archives des Pyrénées-Atlantiques - Registre de recrutement militaire : http://earchives.le64.fr/archives-en-ligne/ark:/81221/r243146zpdl1kk/f1?context=militaire::140686
- Historique du 49e Régiment d'Infanterie pendant la guerre 1914-1918 (PDF), Imprimerie Berger-Levrault, Paris, 1919. B. D. I. C. Transcription intégrale : P. Chagnoux, 2015.
- MemorialGenWeb: http://www.memorialgenweb.org/
- Les archives de l’Agence Internationale des Prisonniers de Guerre 1914-1919 du Comité International de la Croix-Rouge : https://grandeguerre.icrc.org