La langue basque, le socle de son nouveau spectacle

Témoin(s) : Kattalin Sallaberry

Il y a une quinzaine d'années déjà, j'ai constaté que l'on racontait des histoires aux enfants en bas âge mais que passé l'apprentissage de la lecture, on ne leur proposait plus ce genre de moments. Pourtant, à cet âge, ils ont encore du mal à lire et continuent d'apprécier les histoires. C'est ce constat qui m'a décidé à imaginer quelque chose à leur proposer. À l'ikastola, je racontais souvent des histoires à mes élèves et ils écoutaient avec beaucoup d'attention. Ici, pendant longtemps, il n'y avait personne pour raconter des histoires aux enfants. Il y avait bien le conteur Koldo Amestoy, mais il se dirigeait plutôt à un public adulte. J'ai alors abordé ce sujet avec Daniel Landart, qui à son tour en a parlé avec Jokin, qui est par ailleurs un de mes anciens élèves, et c'est ainsi que l'on a démarré un projet ensemble. Daniel Landart nous a écrit deux histoires, nous en avons trouvé deux autres par ailleurs et c’était parti !

Dans le spectacle, on a travaillé sur l'expression orale, les contes et le côté théâtral aussi car nous jouons en même temps que nous racontons nos histoires, même si cela reste un exercice particulier. En effet, le jeu est plus limité quand on est conteuse, il n'y a pas de vrais échanges entres comédiens comme au théâtre. C'est autre chose. La plupart du temps, nos représentations sont programmées dans les médiathèques. J'ai remarqué aussi que même si nos spectacles sont « tous publics », les adultes croient très souvent que nous nous adressons exclusivement au jeune public. Souvent les parents viennent amener leurs tout-petits puis ce sont eux qui restent bouche bée durant toute la représentation. Malgré cela, il est difficile d'effacer ce préjugé, de faire venir le grand public. C'est dommage, mais c'est comme ça.

Nous allons chaque année au collège Piarres Larzabal de Ciboure jouer devant des élèves de sixième. A chaque fois, on voit que nos histoires les touchent sincèrement. Ils restent sans bouger et ça se passe vraiment bien. Beaucoup de paramètres rentrent en jeu dans une représentation : la préparation des enfants, les conditions de la salle, les histoires en elles-mêmes, car il est vrai qu'avec Jokin, on a souhaité utiliser un niveau de langage assez élevé, ce qui fait que les plus petits ne comprennent peut-être pas tout. Ils regardent nos gestes et comme c'est souvent une première expérience, c'est facile de retenir leur attention. Les élèves du collège ont une meilleure compréhension des histoires. La durée de l'histoire est aussi à prendre en compte. Trente minutes maximum pour les plus petits et on peut aller jusqu'à cinquante minutes pour les plus grands. La salle aussi est importante ; on a joué récemment à la Luna Negra à Bayonne et ça a été une superbe expérience pour moi. Une belle salle, de beaux sièges bien confortables, avec ce côté sacré qu'ont les théâtres.


Témoin(s) : Kattalin Sallaberry

Fonds d'archives : Archives de l'Institut culturel basque

Collection(s) : Entretiens "Témoins de la culture basque"

Collections de témoignage(s):

Collecteur(s) : Jasone Iroz

Date : 30-04-2022

Durée : 0:06:06

Référence : EKL-28-EKL 28-4

Code d'archives de l'ICB : EKL 28-4

Thème(s) : Langue basque, Théâtre


Droits et conditions de reproduction

Les contenus de cette page sont sous licence Creative Commons Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International (CC BY-NC-SA 4.0)

Vous êtes autorisé(e) à partager et à adapter ce contenu. Vous devez cependant le créditer (CC BY-NC-SA 4.0 - Euskal kultur erakundea - Institut culturel basque - www.mintzoak.eus), intégrer un lien vers la licence et indiquer si des modifications ont été effectuées au contenu. Vous n'êtes pas autorisé(e) à faire un usage commercial de ce contenu, ou de tout ou partie du matériel le composant. Dans le cas où vous effectuez un remix, que vous transformez, ou créez à partir du matériel composant le contenu original, vous devez diffuser le contenu modifié dans les mêmes conditions, c'est à dire avec la même licence avec laquelle le contenu original a été diffusé.

Développé par CodeSyntax. CMS : Django.